Qu’apprendre à un débutant en chant ? Pour moi, la principale qualité d’un chanteur débutant, c’est de connaître des pistes pour moins se fatiguer la voix.
Parce que de toute façon, si tu chantes beaucoup, tu vas forcément finir par mieux chanter un jour ou l’autre. J’ai vu ça sur des gens qui chantaient si mal, si faux, si moche… Et qui sont devenus professionnels !
Alors j’apprends aux débutants les bases de la respiration : avoir la position finale de l’inspiration pendant l’expiration (ne jamais s’effondrer), travailler les muscles profonds avec de l’apnée, des exercices de langue et de bouche, prononcer toujours son texte avec de l’espace entre les dents, et découvrir quand le voile du palais est monté (parlez bourgeois, baillez, une balle au fond de la bouche…)
La seconde politesse du chanteur débutant, c’est selon moi d’avoir compris ce qu’il raconte, pour ne pas avoir l’air de hurler ou d’ânonner le bottin. Il faut donc connaître les mots les plus importants d’une phrase, connaître la structure grammaticale du texte et repérer les procédés poétiques. Ça fait travailler, mine de rien, la pensée, pour qu’elle dure et parcourt toute la longueur de la phrase.
La troisième politesse du chanteur, à mon sens, c’est de savoir ses défauts et ses qualités. J’explore donc le vocabulaire : l’homogénéité, le legato, le serrage, l’air sur la voix, la voix pleine, la rondeur, le son métallique… Et les outils techniques assortis pour gommer ou travailler ça.
Au cours du travail, il est également essentiel de faire prendre conscience du rapport des sons entre eux : une fois qu’on a étudié la technique vocale et le texte, il reste une grande partie à découvrir : la fonction de chaque note dans un accord. C’est particulièrement utile pour introduire le travail de chœur, et la conscience que les notes ont parfois une vie hors du chant, c’est-à-dire en relation avec les autres instruments, et en particulier le son le plus grave.