Frappé si fort en pleine tronche, mon âme reste vive de l’effroi d’avoir perdu tout contrôler sur mon corps.

Je suis douleur et sidération. Ce corps doit-il être au service de la violence de mon père ?

S’il est de ma famille, si je suis moi aussi un homme, pourquoi annihile-t-il notre égalité ? Est-ce parce que c’est moi le plus petit ?

Quelle caresse pourra ressusciter l’égalité ?

Mon père, celui que je devine parfois intrinsèquement bon, généreux, pur d’intention, est-ce qu’il accepte sa part d’ombre ?

Quels compartiments peuvent loger toute cette violence, lorsqu’il nie aujourd’hui m’avoir jamais frappé ? Est-ce lâche ? Est-ce pur d’oublier toute la violence passée.

Dans les poubelles de l’âme, une vieille habitude chez mon père : tout nier pour se centrer. Nier mon existant en tant que sujet, nous objectifier tous et toutes dans la grande téléologie égocentrique et enfantine du MOI JE MOI JE MOI JE.

Ne jamais assumer la moindre faille, le moindre péché, avoir l’air de tout contrôler pour mieux être admiré.

Paraître le plus fort possible, puis quand on semble démuni, choisir n’importe quelle direction et pousser jusqu’à s’imposer sans se questionner outre nécessité.

Et le soir, ruminer et mourir mille fois de honte… se sentir impuissant, impotent, et jurer alors devant la nuit de pousser et frapper autrui plus fort, demain.

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