Le bavarois

Il me manque. Je revois son torse nu, et je sens sa chaleur. Je sens encore ô combien son moindre sourire me laissera toujours échoué à ses lèvres, ô combien je voulais lui faire du bien, pour voir et revoir ce sourire-là.

Je l’ai rencontré dans la cuisine d’un ami en juin 2012. L’incongruité des espaces parisiens, leur petitesse, leur étroitesse… Combien d’amours et d’amitiés ont profité de ces conditions de promiscuité ?

Un jour, je lui ai dit de partir de ma vie, et pourtant je le souhaite là, tout près de moi, qu’il me réchauffe, qu’il sourie. Il ne me reste de lui que de mauvaises traductions, un accent bavarois et une ou deux photos qui m’inspirent une mélancolie sans pareil.

Et tous les oiseaux de proie qui survolent cette histoire et lâchent une fiente sur mes souvenirs.

C’est le défaut avec «l’homme sublime qui n’a rien à offrir», «l’escroc des émotions» aucune narration ne pourra refléter son souvenir sans le sombre. «Bien sûr que tu as froid. À l’intérieur. Tu as toujours froid.»

juin 2012 – juillet 2015 : une idylle congelée entre moi et Philipp.

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